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Regard(s) nomade(s)
19 février 2013

Des voeux ...

     Ce n’est pas sans émotion que je pose enfin ces quelques mots tirés de nos vies bien trop remplies : sans doute un peu de vide leur ferait le plus grand bien, un peu de vide où pourrait naître, s’accrocher, se laisser féconder sur les parois du temps qui passe un peu d’essentiel … Même si je n’ai pas l’énergie de vous écrire personnellement sachez que c’est à chacun d’entre vous que je pense, non seulement les plus proches avec qui nous avons pu partager un petit quelque chose l’année passée, ne serait-ce qu’un déménagement, un repas, une ballade, surtout un coup de main ces derniers temps, mais aussi les plus lointains que le temps et l’espace éloignent. Pas une semaine ne se passe sans qu’un souvenir vous rappelle à mes pensées et fasse naître tout d’abord un manque, c'est-à-dire un désir de vous, de vous rencontrer autour de ce verre de vin lourd de paroles et de silences échangés, de compréhension mutuelle, de rêves communs, puis une joie profonde et ancrée de ce qui a été et qui nous porte dans la charge quotidienne. Les paroles ne s’envolent pas - enfin pas celles-ci -, elles nous suivent comme une ombre, parfois nous devancent encore et nous guident. Les paroles ne s’envolent pas si elles viennent s’incarner dans chaque geste, chaque décision, chaque rencontre, si elles tombent dans une oreille attentive où naîtra une nouvelle parole.

     Nos vies ne s’éloignent pas même si elles prennent des formes bien différentes selon les circonstances, les âges de la vie, les possibles … Il semble bien que quelque chose de commun nous unisse – et ce malgré la mort - : un horizon, une humanité, une conception de la vie …

     Il est donc encore temps (enfin presque) pour moi de vous renouveler mes vœux pour cette année qui a déjà bien commencée : que chacun trouve, au jour le jour, la joie d’être à sa place ; que celle-ci soit confortable et déjà bien ancrée dans le monde, que ce confort vous permette de goûter pleinement aux choses de la vie, de découvrir les plaisirs du partage et de la solidarité, d’oser le risque d’ouvrir de nouveaux sentiers autour de vous, ou que cette place soit encore un lieu d’incertitude, de recherche, d’aventures, d’instabilité : il y a là aussi une place à tenir, ne serait-ce qu’à tenir bon, qu’à tenir le cap : la vie est loin de n’être qu’une question de volonté : combien de patience, de longues veilles, de longues traversées, d’attentes, pour enfin voir les choses advenir et devenir.

     Recevez encore une fois mes vœux, tardifs mais comme j’ai environ un an de retard sur ma vie sociale sans doute plus diront certains, disons que j’ai un peu d’avance pour 2014 ! Des vœux en forme de souhaits évidemment mais encore plus, des vœux qui résonnent comme des promesses et des engagements …Lier ce qui nécessite encore un lien - Délier ce qui est lié – Relier pour inventer de nouvelles alliances…

     2012 a été une année de changements pour toute la famille qui s’est, pour commencer, agrandie il y a maintenant plus d’un an. Nous étions alors en plein chantier et après une journée de travaux, nous partions dans la soirée pour la maternité. Accueillir un enfant après une journée à poser des carreaux en bonne compagnie restera un moment inoubliable. Les contrastes ont du bon : ils éblouissent, donnent du goût, de la valeur, du relief, du rythme au fil de la vie.

     Nous avons choisi de faire un pas de côté en nous installant au milieux des sapins et des prés à l’herbe grasse, un petit pas de côté qui m’a certes fait faire beaucoup de kilomètres pour aller travailler. Un petit pas de côté pour regarder le monde filer alors que nous, nous ralentissons encore : plus que jamais nous vivons au rythme des escargots mais aussi des champignons qui nous permettent de réaliser une moyenne raisonnable !

     Je ne sais ce que sera pour moi 2013. Elle commencera par une demande de congés sabbatique, une retraite provisoire, un retrait nécessaire, pour envisager un mouvement, une mutation voire une mue, peut-être une reconversion ou une conversion ... Ce ne sont pas les rêves qui manquent mais il me faudra une nouvelle fois explorer les possibles, les frontières de l’envisageable. Quelle place dans le monde, un monde qui sans m’arracher toute espérance me laisse de plus en plus dubitatif, songeur voire inquiet ? Inquiet ? Ce petit quelque chose qui nous laisse éveiller, l’aiguillon qui nous ranime et nous sort de toute torpeur, de toute quiétude, de toute indifférence, l’inquiétude du veilleur attentif au murmure du monde quand celui-ci s’endort repu de tout son soûl.

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