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Regard(s) nomade(s)
24 juin 2008

Au raz des pâquerettes

Que chacun fasse son travail avec correction … et le monde tournera un peu mieux … au raz des pâquerettes. Au raz des pâquerettes car c’est bien ici que nous pouvons faire nos affaires, c’est bien ici que nous pouvons cent fois repasser l’ouvrage sur le métier, c’est bien ici que nous vivons et que nous mourrons. A chacun sa fonction, sa charge, son métier, sa tâche … A chacun de tenir cette place avec cœur, rigueur, humilité … Austérité ? Par caractère peut-être, mais c’est bien ici que le monde est beau, que les peaux frissonnent, que le vin chante …

 Une drôle d’affaire ? Quand les responsabilités s’élargissent, prennent du poids … viennent se greffer des histoires de pouvoir, de puissance, d’argent … Les hommes perdent alors ce bon sens, le pourquoi de leurs fonctions, de leurs responsabilités … et nous n’y pouvons alors plus grand-chose. Ca déraille ! Vivant dans ce monde, nous constatons les dégâts, avec plus ou moins de bonheur, de mauvaise conscience.

 Reste alors la prière, pour nous et pour ceux à qui nous avons confié le gouvernement de nos petits mondes. Evidemment cela laisse songeur …

 Je pense alors à ces femmes, religieuses, carmélites, qui font leur travail sur leur carré de terre, leur travail avec ce que cela a de plus terrien : faire tourner la boutique, assurer la vie communautaire, accueillir les voyageurs, coudre, soigner, aimer, laver, produire, tailler, compter, cuisiner … Ces femmes prient donc pour le monde, si prés et si loin d’elles, ces femmes qui ne me paraissent pas avoir perdu un grain de bon sens ou de raison. Une fois effectuées leurs tâches quotidiennes elles prient pour le travail des autres …, pour que chacun tienne sa place et simplement sa place (sans déraison, sans folie, sans arrogance, sans mission …)

 Nous prions parce qu’il n’y a plus que ça à faire … nos pauvres mains fatiguées ou simplement heureuses du travail accompli ne peuvent que s’ouvrir, s’en remettre à d’autres mains, d’autres ouvriers, contempler les labours … se reposer en Dieu … Nous prions Dieu pour travailler moins et gagner plus. Nous prions Dieu pour que nous n’ayons plus à porter ni le poids du monde ni notre vanité et qu’ainsi, les mains, le pas, le cœur plus légers nous participions à nouveau à ce long labeur qu’est la marche du monde.

 « Et je sais qu’il n’y a pas de bonheur pour l’homme, sinon dans le plaisir et le bien être durant sa vie. Et si un homme mange, boit et trouve le bonheur dans son travail, cela est un don de Dieu» Ecclésiaste 3 ; 12-13

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