Dieu parle d'en haut

    Dieu parle d’en haut pour que ceux qui sont d’en bas entendent sa voix. Toujours étais impressionné par ces voix  qui en montagne n’en finissent pas de courir les vallées. Il paraît que les sons montent ; moi, je les entends descendre au plus bas de nos chemins, au plus obscur de nos routes. Ils dégringolent des sommets, ruissellent des parois lissées par le temps, pour venir jusqu’à nous, alourdis des poussières et des pierres  arrachées à ces lieux où je n’irai jamais.

    C’est ainsi que je reçois les mots jetés par d’autres, ceux qui sont en avant. C’est ainsi que les vallées se fertilisent recueillant les précieux éléments venu d’en haut, de ces lieux recevant à chaque aube les premiers rayons du soleil.

    Quand je lis l’Evangile de Marc racontant la marche de Jésus sur la mer, je vois la pâle lumière de la lune, la plante des pieds de Jésus, les planches de bois d’une barque, le coup nerveux des rames de ceux qui luttent contre le vent. Vue d’ici– dans l’urgente question de la vie et de la mort qui demeure-, en dessous des tumultes et de cris, ne parviennent que les graves mots de Jésus traversant la profondeur de la mer : « Ayez confiance ! », ces mots qui, quand ne reste que les vibrations de la voix, dépouillés de tout savoir, appellent à la vie.