Que reste-til ?

    A la lecture des Evangiles et de leurs commentaires, toujours peur du « moutonnage », toujours peur que l’enseignement de Jésus ne réduise voire n’étouffe le champ du désir des disciples, toujours peur que les disciples épousent les désirs du maître. Cette méprise nous colle à la peau – cette confusion entre l’enseignement et l’enseignant- cette lecture est une glu.

    Pourtant Jésus n’a jamais cessé d’éviter cette méprise en se retirant. Il n’en finit pas de se retirer devant la parole des prophètes, il n’en finit pas de se retirer de la vie de ceux qu’il a rencontrés, il n’en finit pas de se retirer de nos vies pour que celles-ci s’éveillent toujours à elles-mêmes. Que reste-t-il quand on a lu d’un bout à l’autre les Evangiles si ce n’est un grand vide où chacun pourra prendre place et tracer sa propre route ? Que reste-t-il si ce n’est 1001 vies bouleversées, détournées, 1001 chemins encore inachevés allant, par delà les frontières, chacun dans sa propre direction ?

    Je pense à vous Lévi, Zachée, Barthimée, toi la samaritaine … qui avaient continué à vivre sans lui.

    L’enseignement de Jésus est fulgurant : coup de foudre au cœur de chacun qui ne laisse qu’un appel à vivre quand le tonnerre est passé.